Je vous ai déjà infligé un de mes poèmes (écrits en 1965, voir 'Carpe Diem")
En voici un autre, plus de circonstance.
En voici un autre, plus de circonstance.
Printemps.
Muette prière aux
accents morbides,
Supplique du
malheureux, de l'infirme torturé.
L'arbre noir sous
le ciel rigide
Élève ses grands
bras aux moignons écornés.
Ô ciel, dans ta
magnificence,
L'azur de ta beauté se déchire en mes doigts,
Epargne à ton réveil cette pauvre offense,
Ton aurore sera belle, mais se meurtrit en moi.
Vois, le soleil étonné de ton geste étrange
Réveil de l'infini, déjà darde ses feux,
Et sa lumière, comme celle des anges,
N'a pour l'accueillir que mes bras miséreux.
Nature, doux sommeil de mon être,
Je ne sens pas ton flux dans mon corps si lassé.
Ne veux-tu donc rien laisser paraître ?
Ta vie secrète pour moi va-t'elle déjà passer ?
Ou bien refuses-tu l'effort de mon squelette
Qui s'arrache, vivace à ce royal manteau ?
Pourpre enneigée que ta chaleur rejette
Je n'ai plus cette pâle parure, ni même de chapeau.
Tes messagers sont là, printemps en ta jeunesse.
Messagers de l'espoir, l'espoir j'en suis aussi
Et ces tapis de sol révèlent tes conquêtes,
Fleurettes enchanteresses, n'en ai-je pas aussi ?
Fillette aux sages tresses, tes cheveux libérés
Coulent en douce marée vers l'infini immense
Et ton énergie auparavant cachée
Nature, sous ce flot se déchaîne en silence.
Ce grand souffle qui naît à l'horizon léger
A ravivé la flamme des étoiles.
Homme, ton visage vers elles tourné
Chasse les tempêtes. De ton cœur ouvre les voiles !
BRAVO ! Merci pour ce très beau poème !
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