Bruno RICAU.
Lettre à Bruno
Mettre des mots sur ta mémoire, témoigner de la couleur de ton passage sans en faire trop, en restant le plus fidèle à ton image, revient sûrement à enfreindre la discrétion.
Aussi ces quelques mots se veulent à la hauteur de ta discrétion.
Il fallait doucement pénétrer ta personne, se laisser calmement approcher ton sourire, capter dans ton regard les émotions, pour découvrir ce qu’une certaine timidité voulait dérober.
Pourtant, dans cette approche, sans nul doute, venait nous accueillir un cœur ouvert au partage, une douceur maligne, une présence joviale, une juste sincérité.
Alors venait se dévoiler une simplicité à vivre l’instant de partage au-delà de toute exubérance, dans la présence et la fiabilité de l’amitié.
Nos moments partagés, à offrir sans prétention du temps pour le club, mais également plus intimes dans nos soirées privées, sont le témoignage, pour ceux qui les ont vécus, de la grandeur de ton cœur.
Ils ont révélé à qui savait traduire ton humour parfois caustique envers les tiens, toute la grandeur de l’amour que tu leur portais.
Ils nous ont fait comprendre que derrière cette relative timidité, se cachait une autodérision au service de la vie, au service de l’amitié en partage.
Il fallait vouloir te suivre dans certains de te délires pour entrer dans ton monde et découvrir ta véritable sensibilité.
Nous avons eu le bonheur d’y pénétrer lors de nos nombreux fous rires.
Alors, que tout cela en souvenir vienne alléger notre peine de t’avoir vu nous quitter, flingué par cette maladie que tu as toujours cru passagère.
Aujourd’hui le passage doit se faire.
Ton empreinte est gravée dans chacun de nous, elle dessine à chacun un souvenir personnel et individuel.
Elle nous semble cruelle, injuste et inacceptable, mais elle sera tenace, vivante et fidèle, et surtout rieuse et chaleureuse à ton image.
Nous saurons la maintenir éternelle. Nous garderons toujours une place, ta place au coin de notre table.
Permettez-nous un message plus personnel de la part du groupe d’amis présent ici. Un message qu’il saura interpréter et déclenchera, nous en somme certains, une lueur de joie dans son regard et un sourire complice :
« Bruno, si dans les prairies du paradis ou aux portes de l’enfer, il t’arrive de croiser Patrick, prends garde à ne pas lui tourner le dos ! »
Salut Bruno, le temps n’est plus maintenant pour toi un obstacle à nos retrouvailles.
Merci pour tout.
Et nous lui devons de lui en être tous reconnaissants.
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