Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



jeudi 23 janvier 2025

 Le mannequin dans la vitrine.

    C'était un petit magasin, disons plutôt une jolie boutique, le long d'une rue bien fréquentée ; c'est dire qu'il y avait bien des gens qui passaient devant, et qui la regardaient. Parce qu'il y avait bien des choses à voir dans ce lieu attirant : les rayonnages étaient bien remplis et de choses que l'on avait plaisir à regarder et même à partager, ne serait-ce que les toucher quelques instants. Il y avait toujours de la lumière dans cette boutique mais jamais au même endroit, c'est dire si cela ajoutait à la curiosité de ceux qui n'hésitaient jamais à jeter un œil à l'intérieur. On sentait bien que ceux qui s'occupaient de ce magasin avaient à cœur de la rendre attractif et sympathique. Chaque rayonnage semblait avoir sa vie propre pour apporter sa touche particulière à l'image d'ensemble. Même si parfois ils paraissaient un peu éloignés les uns des autres, surtout que certains étalages paraissaient plus grands que les autres, plus garnis, plus souvent éclairés. Mais ce n'était pas cela qui importait : simplement chacun faisait sa part de représentation. Tous ensemble ils occupaient une belle vitrine.

Et dans la vitrine, il y avait un mannequin. Il était déplacé au besoin des lumières qui s'allumaient. Il était le témoin de la vie de ce magasin ; il en connaissait l'histoire pour l'avoir faite sienne et la vouloir conserver pour la faire un peu plus connaître. Chaque fois qu'une lumière s'allumait - et toujours à des dates et des périodes bien spécifiques - il était là pour y donner un peu plus de relief. Pour que les gens qui passent et regardent aient encore plus envie de s'arrêter et de rentrer. Pour participer. Lui les regardait. Eux ils n'étaient pas venus pour lui ; ils étaient venus pour profiter de ce que, lui, apportait à cet endroit. Le savaient-ils ? Qu'en savaient-ils ? De le voir se déplacer ainsi au gré des événements, il était devenu une utilité. Jusqu'à ce que, lui, se sente devenir pantin, quasi risible, volontiers moqué. 

Et avec le temps qui passe le mannequin finirait par déparer dans une si jolie boutique. Jusqu'à se demander pourquoi un tel mannequin dans un si beau magasin.

Alors le mannequin dans cette jolie boutique, ce petit magasin, ....

Le mannequin ? Quel mannequin ?


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