Violaine et Danielle Arrouy : "Le Souffle".
Texte de Stéphane Ganchou
LUCGARIER – GOMER
Le vendredi 22 avril dernier a eu lieu la première du spectacle Le « Souffle » de la Cie Viens voir Là-bas, mis en scène par la circassienne Violaine Arrouy.
Ce souffle s’est transformé en une véritable respiration pour tout un coin de notre Béarn. Et il a été magnifié de la plus belle des façons par deux êtres, deux visages, deux âmes. Dans un décor sobre mais impressionnant, les deux artistes, Violaine Arrouy et Danielle Heliot ont tissé les fils du corps et de la voix sur la toile de l’émotion...
Tout d’abord, en douceur, au rythme de la lente oscillation du trapèze où Violaine évolue, les mots de Danielle racontent le cours de la vie…
Peu après, comme une caresse, sublimée par la voix de la soprano qui emplissait l’espace, l’acrobate trace au sol et dans les airs la trame de nos parcours .
Puis dans un scène drôle et complice, elles nous surprennent en interprétant « Duo des chats » de Rossini .
Soudain arrive ce dernier mouvement, poignant et spectaculaire, ou toute la machinerie occulte en partie la trapéziste , et la soustrait à nos regards ; comme si des morceaux de corps tentaient de reprendre leur souffle.
Enfin, aussi suspendu soit le moment, il cesse,... et les applaudissements arrivent ..!
En proposant ce spectacle à Lucgarier, les associations Zanni Production et Perque Pas ont voulu mettre en relief la force et la nécessité de la vie culturelle, dans le monde rural. Le public semblait enchanté par ce moment. Un public nombreux, venu de près ou de plus loin, un public de tous les âges . .
Maurice Barrès dans son ouvrage « La colline inspirée » disait : « Il est des lieux où souffle l’esprit » !
LUCGARIER – GOMER
Le « Souffle » de Violaine et Danielle.
En proposant le spectacle « Souffle », de Violaine Arrouy et sa maman, Danielle, les Zanni de l’Ousse et Perque Pas ont voulu montrer l’impact de la vie culturelle, à laquelle elles sont attachées cœurs et âmes, dans le monde rural. Et dans toutes les strates de la population, jusqu’aux enfants des écoles auxquels les parents de l’APE de l’Oussère et du Lourou avaient offert cette soirée, On notait également la présence de diverses composantes artistiques connues, que ce soit dans le domaine de la musique ou celui des arts plastiques. Illustration de ce dont parlait Maurice Barrès dans son ouvrage « La colline inspirée » : « Il est des lieux où souffle l’esprit »
Mais ce souffle est devenu une véritable respiration pour tout un coin de notre Béarn. Et il a été magnifié de la plus belle des façons par deux êtres, deux visages, deux âmes. Dans un décor qui laissait le champ libre à l’interprétation de chacun pour le langage du cœur pendant que les deux artistes nous offrent l’expression du corps et le souffle de leurs voix. Au rythme de la lente oscillation du trapèze de Violaine, les mots de Danielle tissent le chemin de chacune dans les pas de sa partenaire. Puis, comme une douce caresse, sublimée par la voix de Danielle qui emplissait l’espace, Violaine a tracé au sol la trame de ce parcours de vie qu’elles savent rendre si riche. Pour s’élancer dans son domaine aérien où Danielle la rejoint pour y partager rires et émotions. Jusqu’à se retrouver de part et d’autre de cette robe, pendue au trapèze, à la fois lien et miroir de leurs existences. Que dire enfin de ce dernier mouvement de toute la machinerie qui occulte en partie Violaine et la soustrait à nos regards pour mieux nous laisser la remercier, avec Danielle, et son aide technique, lors du salut final.
C’est peu de dire que les nombreux spectateurs ont été ravis de cette soirée où les artistes sont si proches.
LUCGARIER – GOMER
Violaine Arrouy, l’art à double face (en milieu rural).
Dans son ouvrage « La colline inspirée », Maurice Barrès parle de « ces lieux où souffle l’esprit ».
Serait-ce exagéré ou déplacé d’attribuer cette étiquette à la forêt d’Ergom, ou à la salle des fêtes du village voisin ? Nombreux sont ceux qui ont profité, partagé et prolongé le spectacle et la vie de la nature dans ce coin de Béarn campestre. Violaine Arrouy y a toujours assuré sa part.
Il n’y a donc aucune ambiguïté quand elle appelle sa compagnie : « Viens voir là-bas ! » ? Parce que là-bas aussi, on trouve à voir ! Et qu’elle y déroule ses spectacles à partir de « Ne pas jeter sur la voie publique », où elle mêle théâtre, cirque et danse. Puis « L’air de rien », destiné à la rue ; pour nous étonner et nous ravir encore avec sa dernière création « Le Souffle »
Plus qu’un simple souffle, c’est une véritable respiration qui porte l’art dans ces lieux où il trouve son accomplissement grâce au talent d’une artiste et à la volonté de ceux qui les accompagnent. Mais un spectacle est polymorphe, il ne se résume pas à ce que le spectateur voit. Le temps n’est pas le meilleur allié de ceux qui le créent, le répètent, le peaufinent. Alors, ils sont là ceux qui font que l’air ne manque pas à la vie.
Les Zanni de l’Ousse qui furent et demeurent une association culturelle de transmission, deviennent désormais les producteurs des spectacles de Violaine, dans cette partie obscure et pourtant essentielle qui permet à l’artiste de se consacrer totalement à son art et de se libérer des contraintes matérielles pourtant indispensables à sa mise sur rails. Une auto-production dont le binôme formé avec Perque Pas a voulu initier le succès, en milieu rural. Un hommage à un cadre naturel qui sait le lent cheminement qui mène à l’épanouissement.
Et quand deux souffles se mêlent, s’accompagnent, chacun témoin du don de la vie de l’autre, dans la lumière qui rythme leurs voltiges, qui confient leur art à celui des mains qui gèrent leurs évolutions, parmi cordes et trapèzes. Vient s’ajouter une voix si riche de sonorités qui colore et sublime une mécanique de rêve et qui vient donner sa profondeur au miroir de l’âme en même temps que celui des corps.
Violaine Arrouy et sa mère, Danièle, vous charmeront lors de ce spectacle dont la première sera donné vendredi 22 avril, à 21 heures, dans la salle des fêtes de Lucgarier.
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