Alfred RODRIGUEZ.
La vie avait lancé un défi à Alfred. Il l'a relevé. Et gagné. 4 fois.
Alfred acceptait les combats livrés à ce corps qui lui refusait un service minimum, mais avec lequel il a gagné toutes les batailles du cœur. Son sourire et sa bonne humeur ouvraient toutes les portes, mieux encore ils attiraient. Puisqu'il pouvait difficilement se transporter vers eux, des amis toujours plus nombreux venaient à lui.
Que dire de ces amis lointains, qui ne connaissent certainement pas le visage d'Alfred, mais qui doivent à sa grande sensibilité et sa générosité d'âme d'avoir retrouvé dignité et réconfort humain. Savent-ils, ces enfants, que c'est grâce au travail obscur d'Alfred que leur vie était en bonne voie de changer ? Lui, ils les avait fait siens parce qu'ils étaient à l'image de ceux auxquels il donnait toute son affection, autour de lui, chaque jour.
Mais en aucune manière, Alfred n'aurait voulu que sa présence ne vienne ternir une fête quelle qu'elle soit. Il a fait en sorte de donner à chaque évènement familial toute l'importance qu'elle devait revêtir. Y ajoutant sa bonne humeur et son désir de participer jusque dans les moindres détails d'organisation.
Avec sa résilience, Alfred a sanctuarisé le domicile familial. Et transcendé les événements extérieurs qui, sans lui, n'auraient pas connu la résonance qui leur donnait cette dimension humaine dont il était le dépositaire. La présence discrète que lui imposait sa maladie suffisait à remplir de son aimable personnalité, le lieu où il se trouvait .
Face à ce qui lui était imposé, Alfred avait fait le choix de la jeunesse et de la vie, qui magnifiait celle qu'il avait contribué à créer autour de lui. Et qu'il se plaisait à entretenir avec cette pointe d'humour qui lui appartenait et qui lui allait si bien.
Alfred, puisque tu pars, puisque tu t'en vas pour là-bas, là-haut, au ciel, tu n'auras pas besoin pour y aller de ton fauteuil à roulettes. Ils seront quatre - Joseph, Dylan, Noah et Thomas - à te tenir les mains pour t'accompagner, sous l'œil maternel et attentionné de Basilia. Quand tu arriveras devant le Grand Portail tu n'auras qu'à dire le nom de "Yi Péné" et il s'ouvrira bien grand. Et alors, tu verras l'immense foule de tes amis, ceux que tu connais et les autres, tous les autres, venus aussi te faire une haie d'honneur.
Une fois là-haut, ne les oublie pas, toi qui sais et qui a su ce qu'était la souffrance. Ils ont encore besoin de toi.
Parce que nous, nous on ne t'oubliera pas.
Adieu Alfred, merci pour avoir donné à notre petit village et à notre Béarn, le bonheur inestimable d'avoir pu profiter de ta présence. Et pour nous avoir permis de nous sentir un peu meilleurs.
Alors un dernier A Diu.
Alors un dernier A Diu.
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