Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



lundi 25 février 2019

Chronique nécrologique : Marie Cuyaubère-Capber.


Marie CUYAUBERE-CAPBER

"Marie dou Clos"

Marie portait le prénom le plus simple parce que le plus beau. Elle avait ce talent - cette grâce, dirions-nous - de donner à tout ce qu'elle approchait sa vraie valeur, sa richesse naturelle. Souvent et toujours par son sourire et son rire qui repoussait tristesse et mélancolie. 
Elle fut le grand témoin - peut-être ce terme l'aurait-il fait sourire - de son époque et de la vie de notre village. Conservatrice de la vie spirituelle où l'ombre du clocher paroissial abritait la ferme familiale durant des générations. Où elle aimait venir confier ses joies et ses peines tout en gardant l'église accueillante pour que chacun puisse y trouver à son tour paix et sérénité. 
Concernée par la vie municipale auprès d'un père qui fut premier magistrat du village à une époque bien troublée. Ayant participé à la vie économique sur l'exploitation agricole et plus tard épouse d'agriculteur. Actrice volontaire et dynamique des activités qui ont permis de permettre à toute la jeunesse de se réaliser lors de séances récréatives, auprès de grands anciens disparus et avec ceux qu'elle appelait "aqueths pastouris", pour le club de hand. Sans oublier la course cycliste des couples lors des fêtes locales.
Il y avait aussi ces travaux manuels quotidiens que les vertus de l'entraide entre voisins accompagnaient durant toute les saisons et qui sentaient bon le foin séché.
Tous  ces activités et ces lieux où elle faisait rayonner son énergie et sa verve haute en couleur que tous appréciaient et recherchaient. 
Sa vie fut d'une richesse incroyable dont elle ne doit le déroulement qu'à sa seule volonté et à des qualités personnelles qu'elle dévoila en des circonstances souvent difficiles, parfois douloureuses. Toujours en prenant à bras le corps, pour les serrer contre elle, les bons et les moins bons moments, et devenir cette arrière-grand-mère, doyenne de notre village. 
On ne peut s'étonner de ce parcours, à l'écouter raconter comment elle jeta à terre, sur un coup de colère, les documents qu'un jeune officier SS avait étalé sur la table familiale, et lui criant d'aller ailleurs. Folle inconscience de sa jeunesse qui fit rire le jeune officier et épouvanta son père. Premier acte de résistance qui méritait déjà l'admiration, même de l'occupant.

L'hommage qui lui a été rendu dans la petite église paroissiale était à la mesure de ce que fut son passage parmi nous, empreint de respect et de dignité.

Et quand nous entendrons sonner les cloches de l'église peut-être est-ce encore d'un bonjour que Marie nous salue.

(Il est dommage que son dernier passage parmi nous et son départ, n'aient été salués par le chant "Boune May" dans cette belle langue "mayrane" qui l'a bercée toute sa vie et qu'elle maîtrisait si bien)

Une photo qui m'avait été gentiment transmise.
A chacun d'en apprécier la valeur.

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