Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



vendredi 17 mai 2019

NOUSTY - Abbés laïcs.

NOUSTY

Pour faire pendant au (remarquable) texte de la plaquette de Nousty, présentée plus bas, je vous transmets le document paru dans la presse locale, sous la plume du président de l'Institut Béarnais et Gascon. Il concerne les abbés laïcs.
Cela nous interpelle directement puisque le "château" de Nousty est ce que l'on désignait autrefois par "Domenjature laïque" et était la propriété d'un abbé laïc.
Bonne lecture.

Les abbés laïcs.
En Béarn, tous les abbés ne priaient pas Dieu dans les abbayes. Il y en avait que l'on nommait ainsi sans qu'ils aient reçu les ordres religieux, mais ils avaient rendu service à l'Eglise qui, reconnaissante, leur avait donné une terre franche, avec quelques privilèges. Leur maison était maintenue. Le Lay, laïc, par contraction de Layré, est devenu souvent nom de famille.
Etre abbé laïc avait quelque renom quand le titre était ancien. On avait oublié ce qui en avait fait son mérite, mais il permettait de toucher la "dîme" de la paroisse dont une partie devait revenir à l'évêché. La voix du Layré avait valeur pour nommer le curé de la paroisse. Il pouvait aussi bâtir une chapelle à un saint reconnu par l'Eglise, et il avait droit, quand il mourrait, d'être enseveli dans l'église ou dans l'abbatiale. Il avait une des premières places dans les processions et les bénédictions, assuré ainsi d'être mieux lavés que les autres par l'eau bénite !
Bien sûr, les abbés de cet ordre, s'ils savaient bien mener les affaires, côtoyaient la petite noblesse, avec qui ils avaient le privilège de ne pas payer l'impôt. Ce privilège se perdit en 1789 quand la Révolution fit changer les lois. Mais les terres des Lays continuèrent à en porter le nom.
Grâce à Alexandre Dumas, un abbé laïc béarnais allait connaître un joli renom. Ce fut Henri d'Aramis qui hérita de son père le titre d'abbé laïc d'Aramits. Les deux graphies sont d'époque. Des trois mousquetaires (qui étaient quatre) il était le plus avisé et Dumas en avait fait une homme de grande religion qui maniait mieux l'épée que le goupillon. Et il avait aussi d'autres dévotions que celle de la saint Vierge ! Notre ami Joseph Miqueu a écrit un livre sur ce sujet.
Si vous vous appelez Abadie, Labadie; Dabadie, ou aussi Lay ou Layrè, ou Apathie en pays de Soule, sachez que vous avez eu un ancêtre qui touchait de près à l'Eglise. Peut-être en avez-vous gardé quelques qualités. Mais il m'étonnerait que vous trouviez la façon de ne pas payer d'impôt !

Û de las cadières.





(Beau texte, non ?)

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