Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



samedi 29 juin 2019

La bugade béarnaise.

La bugade béarnaise.

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La section béarnais de l'Association Culture et Loisirs à Nousty a clôturé son année studieuse de la façon la plus conviviale possible en invitant les élèves et leur famille à venir partager un moment gustatif. Et pour meubler l'intermède apéritif, elle a proposé une animation, ma foi, fort originale et riche en souvenir. Plus qu'un retour sur le passé de la vie de nos campagnes béarnaises, c'est un hommage respectueux des nécessités locales traditionnelles, la "bugade", la lessive en béarnais,  à laquelle l'ami André a redonné vie l'espace d'un moment. 
A partir d'un récipient métallique - dont il nous a indiqué l'utilisation primaire - il a tassé une bonne quantité de sciure de bois autour de deux morceaux de branche, disposés en angle droit depuis le fond du seau. En les retirant, André a montré comment l'espace laissé vide fait ainsi office de cheminée intérieure. En mettant le feu à la base depuis l'extérieur du récipient métallique, le conduit ainsi constitué crée un foyer qui s'auto alimente et procure une source de chaleur non négligeable et de faible coût.  
La démonstration devient encore plus probante, lorsque l'on dépose sur le petit foyer en activité, une  lessiveuse ancienne avec son champignon central. Si cet accessoire n'a plus sa place dans les foyers actuels, il est resté dans un coin de la mémoire, tout au moins visuelle, de ceux qui y assistaient. De l'eau, un peu de linge - supposé - sale, quelques écailles de savon à l'ancienne (voir recette de fabrication au-dessous) et on laisse l'opération "bugade" suivre son cours. Le temps de prolonger un peu l'apéritif et on peut se rendre compte, "de visu", de l'efficacité de ce qui pouvait paraître, au départ, un bricolage original et qui se transforme en hommage ponctuel à cette forme d'ingéniosité générée par les nécessités économiques de l'époque. 

"Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir". Et ils conservent leur vraie valeur quand on leur redonne la place qui fut la leur dans la société béarnaise passée et dans la vie de nos villages. Et est-ce que l'on peut dire : "C'était mieux avant" ? 
Cela fait partie de notre patrimoine culturel et l'idée de la sauvegarder ainsi même à petite échelle, est une initiative qu'il faut saluer, et prolonger. Pourquoi pas au niveau des écoles ; encore que faire du feu et bouillir de l'eau - même en plein air - avec les directives actuelles ?
Ne serait-ce que pour assurer un suivi filmé plus conséquent et détaillé.
Alors ... à bientôt.




















Voici un texte que j'avais écrit et transmis à "History" pour conserver le souvenir de la fabrication du savon. (En souvenir de Bernard Trabesse qui me l'avait transmis et permis que je prenne des photos)








Etant issu de la génération dite du « baby-boom », il serait prétentieux de ma part de vouloir raconter ce que furent ces années. Certes, j’ai vu griller de l’orge pour remplacer le café et j’ai vu fabriquer du savon. En fait, ce sont plus de images fugitives que des réelles connaissances, encore moins que d’une participation à ces activités.
Pourtant, c’est sur cette dernière fabrication que je voudrais revenir.
En effet, le procédé de fabrication du savon, tel que nous le connaissions dans nos campagnes, a été remis au jour à l’occasion d’un pèle-porc ou tout du moins d’une partie de la mise en conserve de cette viande.
Il n’est que de revoir la recette de cette  fabrication pour en comprendre la raison.
 A titre d’exemple, nous vous proposons celle qui nous a été confiée : pour chaque kilo de graisse, il faut 2 litres d’eau, 200 grammes de résine et 200 grammes de soude caustique.
Mettre la graisse et l’eau, chauffer, ajouter la résine, puis la soude caustique cuillère par cuillère. Cuire environ un quart d’heure.
Le produit ainsi obtenu peut être coulé dans des moules afin de lui donner la forme que l’on veut, ou bien découpé en pains carrés après avoir été déposé dans un récipient qui le permette.
Ce savon découpé en lamelles était mis à fondre pour faire les lessives. Il suffisait aussi de frotter les cols de chemises, souvent plus sales, avant de les mettre dans la lessiveuse, pour en retrouver la propreté. De même, en récupérant ce qui reste au fond du chaudron, un produit à la consistance un peu plus pâteuse, on peut nettoyer ses mains salies de cambouis
En faisant chauffer de l’eau dans la marmite qui a servi à fabriquer le savon, on peut mettre à dégraisser les récipients qui ont servi à cette préparation.
 Il n’est que d’aller rendre visite à madame Google pour se rendre compte qu’il existe de multiples recettes de fabrication naturelle du savon ; que ce soit le savon noir, le savon de Marseille ou d’Alep, la composition est relativement similaire en ce sens qu’elle utilise les ressources naturelles du pays ou de la région. Les principaux composants sont l’huile végétale ou graisse animale, dans notre cas ; puis la soude ou la potasse. Ce dernier élément est souvent apporté par des cendres, ce qui nous ramène à la lessive d’autrefois qui se faisait avec de la cendre.
 Loin de nous l’idée de faire un exposé didactique sur la composition, l’utilisation ou les qualités des diverses méthodes qui conduisent à fabriquer du savon. Seulement remettre au plein jour des traditions ou des modes de vie d’autrefois.









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