Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



vendredi 24 janvier 2020

Vœux du PNS au château de Crouseilles.

Vœux du PNS au château de Crouseilles.



Diaporama PNS


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C'est pas Versailles, ici ?


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Les vœux du Pau-Nousty-Sports, c'est toujours la même chose, mais ce n'est jamais pareil. Le cadre est toujours prestigieux à l'image des partenaires qui l'accueillent. 
Cette année, c'est le château de Crouseilles, au-dessus de la cave coopérative, qui a accueilli notre club et ses nombreux représentants. Déplacement sécurisé en bus compte tenu de l'éloignement, qui a permis aux anciens joueurs de passer en revue des anecdotes toujours pittoresques et joyeuses. Celles qui ont construit l'image et la réputation de notre club, l'ont fait connaître sur les terrains de sport ... et parfois aussi en bien de lieux où ils ont laissé des souvenirs hauts en couleur ! C'était l'époque où l'équipe adverse recevait une enveloppe, dans les vestiaires, à la fin du match et les canaris sortaient poulet, pâté, saucisson, miche de pain et bien sûr, du carburant. Quand il en restait de celui qui les désaltérait à la mi-temps, selon la recette éprouvée de l'inoubliable Toutoune. 

Crouseilles - Nousty : le vrai goût du terroir.

En accueillant chez eux un club sportif qui porte bien haut les couleurs de notre Béarn, les responsables de la cave ont voulu montrer combien l'image que chacun porte devient complémentaire. 
On sait notre département davantage tourné vers les Pyrénées et l'Océan Atlantique. Il devenait donc essentiel pour les dépositaires du nom des vignobles Marie Maria de rapprocher et d'accoler leurs noms - Madiran et Pacherenc - à d'autres tout aussi représentatifs. D'autant qu'une partie des vignerons producteurs occupent une part géographique non négligeable de notre département. 
Une histoire de terroir que l'on ne peut ignorer et que complète un regain de reconnaissance en partenariat avec notre club.
Le cadeau qu'a offert l'équipe du Pau-Nousty-Sports à celle de Crouseilles était lui aussi teinté d'esprit béarnais. Une façon de bien montrer que le pays du Madiran et du Pacherenc, est bien intégré dans l'identité pyrénéenne.

Des terrains différents, mais une même exigence.

 Après que le président, Jérôme Doubrère, eut lancé le diaporama - préparé par notre chargé de partenariat Olivier Gonçalvès - résumant les poins forts de la saison passée, les représentants de la cave ont présenté leur outil de travail et fait ressortir le savoir-faire de leurs adhérents dépositaires du rayonnement d'un nectar qui puise ses racines dans notre terre. Il est  aisé et évident de faire le rapprochement avec l'histoire de notre club. 
C'est avec un réel plaisir et une curiosité de bon aloi que les personnes présentes ont entendu les responsables détailler les soins que chaque vigneron apporte à la récolte qu'il prépare chaque année. 
Et assumer les impératifs qualitatifs de plus en plus élaborés afin de parvenir à l'excellence. Ils trouvent leur aboutissement dans une dénomination prestigieuse - "Barrique d'Or" - qui est le fruit d'un concours de renommée internationale.

Des ambassadrices de classe et de charme.

La présentation des équipes première garçons et filles, c'est aussi le moment pour le président de saluer encore et toujours le travail des bénévoles. On ne peut que le comparer au métier des vignerons qui œuvrent dans la difficulté et la froidure, au gré des aléas climatiques ou conjoncturels, pour arriver à produire ce qu'il y a de meilleur, qui réjouira tous ceux qui en profiteront. 
Et d'offrir à Mr. Miegebielle un cadeau pour le remercier d'avoir gracieusement transporté cette bruyante troupe, geste qui place cette cérémonie des vœux dans le véritable contexte de ce qui constitue la vie de notre club sportif.
Mais il n'y a pas que le hand à Nousty. 
Elle s'appelle Sandra Badie - ce nom nous est familier au sein du club - et elle est auréolée de deux médailles mondiales de Jujitsu. 
Elles s'appellent Mélanie Bernatet et Manon Esteben ; ce sont des noms qui sont connus à des titres différents dans notre club. Elles ont participé au "Trophée Roses des Sables", au Maroc. 
Trois sourires, trois énergies au plus haut niveau et quelle gentillesse et simplicité pour chacune. 

On ne pouvait imaginer meilleure illustration de partenariat entre notre club de hand et la cave coopérative de Crouseilles. La collation qui a suivi n'a fait que donner plus de relief aux relations amicales qui se sont liées et qui sont prometteuses de merveilleuses récoltes chacun dans son domaine.


Les personnalités présentes.

Claude Borde-Baylacq, maire de Nousty.
Emmanuel Lecointe de l'Office Municipal des Sports de Pau.
Jean-Michel Laborde, vice-président du Comité départemental de handball.

Représentants de la cave de Crouseilles :
Roland Podenas, président 
Denis Degache et Emmanuel Lagrave, vice-présidents
Olivier Bourdet-Pées, directeur de la cave de Plaimont.



Je ne résiste pas au plaisir de vous faire lire un texte que j'avais eu le plaisir de rédiger, en béarnais, lorsque notre belle langue "mayranne" avait sa juste place dans les quotidiens locaux. Cela parle du Pacherenc.
(traduction au-dessous)

Lou Pacherenc
De toustém enla, lous òmis qu'an houdilhat la tèrre enta-n poùdẹ tira quàuquẹ tesau. Més pas toustém segus d'en poùdẹ proufieyta.
Lou moùndẹ dou parsâ dou Vic-Bilh, méy abisats, qu'an dechat la nature ha lou soû tribalh e tira de cap ad éths lou tesau qui y abè en la tèrre. Entad aco que plantèn bits. Que sabèn, per l'abé aprés dous antics, que las arradits de las bits qu’anaben cerca loégn, hort loégn debath lou sòu ço qui Rabelais (per abé biscut en l'Àdyẹ Mieyancè que-s y counechè en bî !) aperabe « la substantifique moëlle ».
Ço qui putsabe en lou sòu qu'at hasè puya dap la sabe en la lègne de las bits dinqu-aus arrasims. Au lou tour, cargats d'aquéth richè, que s’amuchaben à la calou dou sou, enta feni lou miràclẹ de la loue bite. Més n'ère pas engouè la fî dou biàtyẹ, puch que calè aténdẹ méy que de madura. La nature que prén lou téms e quoan lous òmis la bòlin coumprénẹ, que tiren tesaus dou soû tribalh. Atau qu'éy l'istoère dou Pacherénc dou Vic-Bilh e de l'or qui troubat en las soûes boutélhes.
Lous pachéts arruats que-u an dat lou soû noum, enta plâ dìsẹ qu'éy de la noùstẹ tèrre biarnése e de nat loc enla nou s'y poudera trouba medich bî.
En 1745 lou réy de France que prengou û « édit » ta que lous arrasims nou sien coelhuts abans lou més de noubémbrẹ. Qu'éy dìsẹ que la calitat d'aquéth yus qu'abè courrut més pas soùnquẹ déns las ganurres.
E que-s y soun hicats à trés enta escàdẹ û tau esplèyt : lou Gros Manséng, lou Petit Manséng e lou Petit Courbut. Cadû que miabe ço qui abè de miélhẹ : lou purmè briu e cos, lou segoun aulous de flous e fruts, lou darrè, que-s dèche plâ beroy sénti au palada. Lou sou e la plouye ne bouloun pas esta de manque ta que lou terrè hasse coumpagnie aus arrasims ta madura méy en daban chéns pòu de gaha û machan pouyrìmi.
Nou creyat pas que tout aco que-s passe chéns lou tribalh dous bignès. Que-s y ba calé tourna trés ou quoàtẹ cops enta bregna l'arrasim atau plâ beroy madurat. Tout aco que-s hè à la mâ e dap hort de soégns. E que-s cau peleya dap lous ausèths qui n'an pas nade bergougne à hesteya e embriaga-s abans tout lou moùndẹ.
En 1991, que y abou machantes tourrades au més de noubémbrẹ, e que calou aténdẹ lou més de decémẹ ta bregna. Atau que badou ûe nabère mode de bregna. Lous bignès que demourèn dinque cap d'an enta poùdẹ ha ûe beroye hèste lou darrè die de l'an.
Au téms de la mitologie, que disèn que, héns l'Olympe, que-s y bebè « ambroisie » – lou nectar dous Dius. Segu que lou Pacherénc que s'en déu apressa beroy. E qu'abém la chance de-u poùdẹ gousta.
______
Parescut sus l'Eslambréc, enta las brégnes d'ibèr dou Pacherénc dap lous Cantadous Bignalès dou Vic-Bilh.

Et sa traduction
Le Pacherenc.
Depuis toujours, les hommes ont fouillé la terre pour pouvoir en sortir quelque trésor. Mais pas toujours sûrs de pouvoir en profiter.
Les gens de la région du Vic-Bilh, plus avisés, ont laissé la nature faire son travail et amener vers eux le trésor qu'il y avait dans la terre. Pour cela, ils ont planté des vignes. Ils savent, pour l'avoir appris des anciens, que les racines de la vigne allaient chercher loin, très loin sous terre, ce que Rabelais (pour avoir vécu au Moyen-Age, il s'y connaissait en vin) appelait « la substantifique moelle ».
Ce qu'elle puisait dans le sol elle le faisait monter avec la sève, comme le sang, dans le bois de la vigne jusqu'aux raisins. A leur tour, chargés de cette richesse, ils s’exposaient à la chaleur du soleil, pour finir le miracle de leur vie. Mais ce n'était pas encore la fin du voyage, puisqu'il leur fallait attendre plus que la maturation. La nature prend le temps et quand les hommes veulent la comprendre, ils tirent des trésors de son travail. Telle est l'histoire du Pacherenc du Vic-Bilh et de l'or que vous trouvez dans ses bouteilles.
Les baliveaux  qui l'ont aligné lui ont donné son nom, pour bien dire qu'il est de notre terre béarnaise et que nulle part ailleurs on ne trouvera le même vin.
En 1745, le roi de France signa un « édit » pour que les raisins ne soient pas cueillis avant le mois de novembre. C'est pour dire que la qualité de ce jus avait couru, mais pas uniquement dans les gorges.
Et ils s'y sont mis à trois pour réussir un tel exploit : le Gros Manseng, le Petit Manseng et le Petit Courbu. Chacun apportait ce qu'il avait de meilleur : le premier de la saveur et du corps, le second des odeurs de fleurs et de fruits, le dernier, se laisse bien sentir en bouche. Le soleil et la pluie ne voulurent pas être en reste pour que le terroir permette aux raisins de mûrir plus avant sans risquer d'attraper une mauvaise pourriture.
Ne croyez pas que tout cela se passe sans le travail des vignerons. Il va falloir revenir deux ou trois fois pour vendanger le raisin ainsi bien mûr. Tout cela se fait à la main et avec beaucoup de soins. Et il faut le disputer aux oiseaux qui n'ont aucune honte de festoyer et de s'enivrer avant tout le monde.
En 1991, il y eut de mauvaises gelées au mois de novembre, et il fallut attendre le mois de décembre pour vendanger. Ainsi vit le jour une nouvelle façon de vendanger, puisque les vignerons attendirent la fin de l'année pour pouvoir faire une belle fête le dernier jour de l'année.
Au temps de la mythologie, on disait que, dans l'Olympe, on buvait « l'ambroisie » le nectar des Dieux. Sûrement que le Pacherenc doit bien s'en approcher. Et nous avons la chance de pouvoir y goûter.

Publié sur l'Eclair-Pyrénées pour les vendanges d'hiver du Pacherenc avec les Chanteurs Vignerons du Vic-Bilh



















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