Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



jeudi 17 mars 2022

Nécrologie : Jean Boué-Laplace.

  Jean Boué-Laplace.




    Quel est donc ce vent mauvais qui a brisé le solide et jeune tronc qui se dressait fièrement au milieu de nos campagnes, face à nos montagnes ? 
Vent d'hiver, sombre et froid, qui obscurcit les cœurs et glace la vie qu'il recouvre ! 
Nul ne l'avait senti venir et la tenue de ce fier enfant de notre beau pays béarnais ne pouvait laisser présager que son destin put être brisé d'une façon si brusque et violente.

    Jean avait ses racines profondément ancrées dans cette terre où il avait été abreuvé de la sève nourricière d'une longue et belle tradition agricole. Il avait su en garder les valeurs essentielles et les adapter à son tempérament si riche et si convivial. En redonnant à la ferme Caousset une vraie place dans la vie de notre communauté villageoise, il avait su rassembler autour de lui ceux pour qui la vérité d'un homme se mesure à son engagement personnel
    Jean avait réussi à s'imposer partout, en particulier sur nos tables de fête, pour clôturer des moments conviviaux de la meilleure des façons, ou pour animer des festivités locales.  Parce qu'il tenait un discours sans fioritures, et que sa prestance était son meilleur atout pour convaincre. Il n'arrivait pas à se cacher derrière la fumée des grillades qu'il proposait avec son dynamisme coutumier. Tout le monde savait le reconnaître, cette voix forte, calme, posée ; cette allure où l'on reconnaissait le gène paternel.
    Jean enseignait auprès de lui en payant d'exemple, en montrant que le travail est un accomplissement et que la satisfaction de l'œuvre accomplie est le garant de toute entreprise humaine. Il en transformait le salaire en générosité, partage, plaisir d'offrir. Lui serrer la main c'était comme vouloir s'approprier une partie de lui, car nous savions ce que cela comportait de bien et de bon. 

    Maintenant que Jean nous a quitté, pour tous ceux qui l'ont approché et apprécié, il n'y aura plus qu'une saison, l'automne, celle de la tristesse, des souvenirs, de l'affection disparue.

    Nous étions nombreux à saluer Jean d'un joyeux "Adiu" chaque fois que nous le rencontrions. Cet "adiu", bien surprenant pour ceux qui ne sont pas béarnais et qui, maintenant, malheureusement, prend sa vraie signification. 
Nous aurions pourtant voulu lui garder son sens premier, celui que nous aimions tous. 

A Diu, Jean.






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