Care-t, clacassè ! çi disè lou labadé. Dèche canta lou Baniu.

Tais-toi, beau parleur ! disait le lavoir. Laisse chanter la rivière.



dimanche 11 novembre 2018

Journée du 11 novembre.

Journée du 11 novembre. 

Photos (cliquer)

Vidéo (cliquer)


Un siècle d'hommages. (en cours de rédaction)

"Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ..."
Ces vers du grand poète Victor Hugo, nous parviennent pour illustrer encore et toujours le sacrifice de ceux qui ont combattu dans cette "guerre du droit" pour obtenir la Paix. La folie destructrice des hommes lui donne une résonance terrible qui la fait resurgir et traverser le temps. Chacun a voulu en prolonger le témoignage lors des diverses commémorations qui se sont déroulées, en particulier dans notre village. 

"...Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie."
L'exposition qui avait été réalisée dans la salle polyvalente a reçu la visite de 300 personnes et 170 élèves de 4 classes, dont deux de Nousty, avec une vision émouvante des tranchées. Complétant ainsi le travail de mémoire initié par les maîtresses tout au long de l'année. La richesse des objets et documents proposés aux visiteurs s'intègre dans le devoir de souvenir dont les descendants de poilus se veulent les dépositaires, prolongée par des projections vidéos.  
La conférence sur les Gueules Cassées dans la Maison pour Tous rassembla un auditoire fourni et attentif à des aspects assez méconnus de cette association dont la devise "Sourire quand même" complète la parole de reconnaissance de Clémenceau à l'égard de cinq des leurs :"Vous étiez dans un mauvais endroit, cela se voit". Comme si la grande faucheuse avait tellement usé ses bras pour abattre des vies, ses coups devenaient si mal assurés qu'elle ne pouvait qu’abîmer et de quelle atroce manière.   
Jean-François Louvrier nous a appris comment cette institution des Gueules Cassées est à l'origine de la Loterie Nationale, dont nous avions connu les petites guérites tenues par des blessés de guerre, et par la suite l’actuelle FDJ et ses diverses ramifications. 

 "Entre les plus beaux noms, leur nom est le plus beau".
Et la place qui leur est attribuée ne peut être qu'au centre de la vie du village, au plus près des cris et rires des enfants. Gravés dans la pierre afin qu'ils ne puissent s'effacer, là où les a rejoints leur dernier camarade reconnu. Au moins 200 personnes s'étaient rassemblées autour du Monument aux morts pour une célébration civique après celle, religieuse. Venues écouter les diverses allocutions officielles, mais aussi le funeste descriptif des pertes humaines lors de cette "der des der" qui fut suivie de bien d'autres. Instant d'émotion pour la sonnerie aux morts par un musicien du village, rendue plus sensible par la lecture de lettres des tranchées lues par les descendants de ces poilus. A qui il fut confié le dépôt de gerbes au pied du Monument aux Morts et l'interprétation de la Marseillaise sous la conduite de Mmes. Betbèze, Bessouat et Redhon, directrice de l'école.. 

"La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau"
L'occasion pour Gérard Caubet, président de l'amicale des Anciens Combattants d'adresser les remerciements de la Municipalité et de son association à toutes celles et ceux qui avaient œuvré pour ce centenaire.
En premier lieu, Marie-Cécile Courades pour son travail de recherche sur les combattants de Nousty. Jean-Claude Godart, général en retraite, pour avoir permis de bénéficier de l'exposition sur la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, l'Ordre National du Mérite et la Victoire en Chantant. Jean-François Louvrier, colonel en retraite, pour sa conférence sur les Gueules Cassées. ils ont rehaussé les cérémonies du dimanche par leur présence en uniforme. Les anciens combattants d'Algérie et Raymond Candorré, notre doyen, ancien résistant et Sadik Kenjar des pompiers de Soumoulou.
Les porte-drapeaux : Marcel Cassou, Jean-Claude Hortoulou et Bernard Redregoo, représentant des Gueules Cassées. Avec une pensée pour ceux qui nous ont quitté récemment : Roger Sarthou et  André Loustau, et un clin d’œil à Henriette Peboscq-Per.
Le personnel communal : Guillaume, Marie et Didier pour leur accompagnement technique de tous les bénévoles qui ont aidé aux diverses mises en place. Marc Lacoste-Seris qui a interprété la sonnerie aux morts. 

Lors du vernissage de l'exposition, Claude Borde-Baylacq a tenu à remercier les personnalités présentes :
Jean-Paul Mattéi, député ; Michel Minvielle, conseiller régional ; Marie-Pierre Cabanne, conseillère départementale ; Isabelle Lahore, représentant Jean-Jacques Lasserre ; Jean-Pierre Barrère et Didier Larrazabal de la CCNEB. Il a tenu à citer également M. Moutche des amis de Nay et de la Batbielle,  M. Peron du Centre Généalogique départemental et François Tisné, représentant l'ordre de la Légion d'Honneur. 

Des souvenirs noustysiens.
Nous sommes nombreux à avoir assisté, lors de commémorations passées de l'armistice du 11 novembre, aux discours que prononçait Marcellin Lamazou devant le Monument aux Morts. Les photos anciennes dont nous disposons font découvrir cette sculpture à ceux qui ne le connaissaient pas sur son ancien emplacement, face au bistrot-épicerie Kiebel. 
C'est là que Marcellin Lamazou faisait ses discours de ce ton solennel et posé qui lui était propre. Nous ne disposons que de certains d'entre eux, datant de la fin de la seconde guerre mondiale. Principalement l'hommage rendu à Jean Lafuste, l'un des deux morts de cette guerre avec Joseph Peboscq-Per.
Marcellin disait ses discours sans aucune aide de texte écrit, ce qui faisait l'admiration de tout un chacun. Sans rien vouloir enlever à ses mérites, ses héritiers, Cazassus-Lamazou, ont retrouvé les textes écrits qu'il rédigeait avant ses interventions. Nous pouvons être admiratifs de ses facultés de mémorisation, sur lesquelles j'apporterais l'éclairage suivant : lors des pèles-porcs traditionnels à la ferme, où nous l'invitions, bien que son âge avance ne lui permit pas d'effort physique, mais sa présence était souhaitée et appréciée, il disait apprendre par cœur, chaque matin, dix vers de Cicéron ! Exercice intellectuel que je ne me souviens pas d'avoir pu égaler lors de mes humanités latines.

Une deuxième remarque plus généraliste.
Dans les divers ouvrages traitant des diverses particularités locales propres à nos villages béarnais, il est noté que l'on parle fréquemment des "tripassès" de Nousty. Cette dénomination pouvait paraître quelque peu étrange, pour ne pas dire péjorative, sans savoir pour autant d'où elle pouvait tenir sa source.
Au cours d'une discussion avec des personnes attentives à la vie du village, nous en sommes venus à parler de ces célébrations du 11 novembre. Et il était de notoriété que lors de ces journées, une partie de la population avait pris pour habitude de consommer du boudin dans les bistrots du village. Le boudin - "lou trip", en béarnais- désigne principalement le gros boudin. On parle aussi de " la tripe" pour désigner le petit boudin. Et il n'était pas rare d'entendre parler de "ha û bente" pour ces occasions, c'est-à-dire littéralement "faire un ventre", ce qui signifiait utiliser des abats pour cuisiner des boudins qui seraient servis à cette occasion. 
Ce serait donc une justification tout à fait acceptable à cette dénomination de "tripassès". 
Il est bien évident que si une autre explication était connue ou que celle que nous fournissons comportait des erreurs ou des approximations, nous serions heureux de les connaître et de les partager.









1 commentaire:

  1. Sois remercié Pierre d'avoir fixé par photos et vidéo cette commémoration fruit d'un long travail de préparation en mémoire de ces hommes fauchés dans leur jeunesse et aussi de leurs familles qui ont souffert de leur absence. Félicitations aussi à toute l'équipe d'organisateurs. Monique

    RépondreSupprimer